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Diminuer la fréquence d'un comportement inapproprié
Avant de présenter les procédures, il est important de connaître la fonction des comportements qui posent problème. Pour cela, nous procédons à une analyse fonctionnelle du comportement. Il s'agit d'identifier dans quel contexte le comportement apparaît et par quels facteurs il est maintenu. Nous remplissons alors ce type de grille : Les principales sources de maintien, c'est-à-dire les conséquences, d'un comportement problème sont les suivantes :
Mais bien sûr, ce n'est pas spécifique aux enfants autistes, tout le monde agit selon les conséquences attendues. Il faut donc d'abord identifier la fonction du comportement problème, sachant qu'un comportement peut avoir plusieurs fonctions. C'est une phase primordiale avant de travailler sur le comportement lui-même. Après identification précise, voici les outils à notre disposition (pour travailler sur les conséquences): l'extinction (+), le renforcement différentiel (+++), la punition (-) I - L'extinctionL'extinction est le fait de ne donner aucune conséquence au comportement. L'idée est que le comportement va disparaître s'il n'a pas la conséquence attendue Mise en situation : Quand vous faites vos courses, vous avez l'habitude de trouver vos céréales préférées 3ème rayon, 2ème rangée (eh oui, c'est programmé comme à la bataille navale !). Cependant, un samedi, vous ne les trouvez pas... et personne pour vous renseigner. Le samedi d'après, vous retournez voir, vos super céréales ne sont toujours pas là. Un mois plus tard, vous n'allez plus voir si elles sont là, puisque les semaines d'avant, elles n'étaient pas là. Le comportement de recherche des céréales a donc été mis en extinction... II - Le renforcement différentielMise en situation : Reprenons le scénario du supermarché juste au-dessus... mais un samedi, vous ne les trouvez pas là... vous vous renseignez, elles ont été déplacées dans un autre rayon. Le samedi d'après, par habitude, vous retournez à l'endroit habituel, puis vous vous souvenez qu'elles ont changé de place. Le 3ème samedi, vous allez directement à leur nouvel emplacement... Analysons la situation : Il y a donc eu extinction du comportement de rechercher les céréales à leur emplacement habituel, mais une alternative est proposée : les chercher à un autre endroit. L'extinction est couplée au renforcement d'un autre comportement : c'est le renforcement différentiel. C'est cette procédure que nous utiliserons préférentiellement quand c'est possible, car, pendant que l'extinction ne propose pas d'apprentissage alternatif et peut provoquer de la frustration (pas de céréales cette semaine, trop dur la vie... :-) ), le renforcement différentiel enseigne un autre comportement adapté à la situation. Il existe plusieurs types de renforcement différentiel dont voici les principaux (les sigles viennent de l'américain):
III - La punitionPrésentée en dernier, car elle n'est à utiliser qu'en dernier recours, quand toutes les autres procédures positives ont échoué. Cela peut paraître étonnant dans une société basée sur la répression... Dans le système scolaire, elle est également amplement utilisée. Le recours à "copier des lignes", "mettre au coin", "priver de récréation" pour punir des comportements non désirables reste toujours plus fréquent que le recours aux bons points, la valorisation des sujets appropriés sur les éléments perturbateurs... Pourquoi éviter la punition ?
Mais qu'est-ce que la punition?C'est un ensemble de procédures qui visent à diminuer la probabilité d'apparition d'un comportement. Comme pour le renforcement, il existe 2 types de punitions : la punition négative et la punition positive. A - La punition négativeLa punition négative est une procédure par laquelle la probabilité d'apparition d'un comportement deviendra moins fréquente suite au retrait d'un stimulus renforçant, agréable. L'exemple le plus parlant est sans doute d'arrêter la télé alors que deux enfants qui se chamaillent regardent leur dessin animé préféré. Le but pour le parent qui agit ainsi est que "ça serve de leçon", autrement dit, que suite à cette punition, les enfants ne se chamaillent plus devant la télé de peur de voir leur dessin animé s'écourter. Il est quand même mieux d'éviter cela. Alors que faire d'autre dans de tels cas ? Il vaut mieux travailler en amont, si ces disputes sont fréquentes, mieux vaut promettre une petite récompense si les enfants ne se chamaillent pas en regardant la télé que de punir une fois que le comportement problème est là. Bien sûr, il ne s'agit pas de récompenser son enfant à chaque bêtise potentielle qu'il n'a pas faite, le psychologue est là pour observer la situation et proposer les programmes les mieux adaptés et comment atténuer peu à peu la récompense, le renforçateur pour que le comportement se maintienne naturellement. B - La punition positiveLa punition positive est une procédure par laquelle la probabilité d'apparition d'un comportement deviendra moins fréquente suite à l'ajout d'un stimulus aversif, désagréable. Ces stimulus aversifs peuvent être inconditionnés (ils sont désagréables par nature) comme une fessée, un bruit strident, une blessure ou conditionnés (leur caractère désagréable a été appris parce qu'ils ont été couplés avec des stimulus aversifs inconditionnés), comme une réprimande, une amende, ...
Tableau récapitulatif avec R / Punition et +/- |
Le 14 mai 2018 : |
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