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Augmenter la fréquence d'un comportement appropriéQuand un comportement existe, mais en trop faible fréquence, quantité, efficacité, etc..., le but sera d'augmenter sa fréquence d'apparition, sa durée, sa complexité, etc... Pour cela, nous utilisons le renforcement. Il existe 2 types de renforcement : positif et négatif... Attention au sens des termes "positif" et "négatif" dans la théorie ABA. Il s'agit de leur sens mathématique d'ajouter (positif) et de retirer (négatif) quelque chose à quelque chose. Il ne faut pas entendre par exemple la notion de renforcement positif et négatif comme quelque chose de "meilleur" ou "plus mauvais". Il s'agit du simple ajout ou du retrait d'un stimulus, comme nous allons le voir... I - Le renforcement positif
Le renforcement positif est une procédure par laquelle l'apparition d'un comportement tendra à devenir plus probable suite à l'ajout d'un stimulus agréable appelé renforçateur.
Au début d'une prise en charge, il se peut que l'enfant ne soit pas réceptif à beaucoup de renforçateurs. Parfois, aucun jouet ne l'intéresse, il n'est pas sensible au contact social, seules ses stéréotypies le stimulent. Dans ce cas, on essaie de travailler dans un premier temps avec des renforçateurs primaires. Mais, dès le départ, notre but est de créer de nouvelles sources de renforcement par pairing, c'est-à-dire par association de l'événement que l'on veut voir devenir renforçant avec un événement qui l'est déjà. Ainsi, chaque fois qu'un renforçateur tangible sera distribué, il sera couplé avec des félicitations pour que celles-ci acquièrent une valeur renforçante et puissent être utilisées en tant que renforçateur par la suite. Justement, pour bien manipuler les renforçateurs, il existe plusieurs conditions : A - ConsistanceCa ne veut pas dire que ça doit être un aliment bien nourrissant, non non. Cela veut dire que le renforçateur doit être distribué systématiquement après l'apparition du comportement. En effet, le comportement et sa conséquence positive (le renforçateur) doivent être couplés un certain nombre de fois pour qu'il y ait apprentissage, pas une fois de temps en temps. B - immédiatetéPour être efficace, le renforçateur doit être délivré dans les 2 secondes qui suivent l'émission du comportement. Après, c'est trop tard ! C - contingenceLe renforçateur doit être distribué tout de suite après le comportement cible, sans que d'autres comportements ne s'intercalent entre le comportement cible et le renforçateur. D - AppropriéIl doit bien sûr tenir compte des préférences de l'enfant et être proportionnel à l'effort fourni. Le contexte rentre également en compte : si un enfant vient de manger, les renforçateurs alimentaires risques d'être moins efficaces (satiété). En revanche, si l'enfant n'a pas eu accès à un renforçateur pendant un moment, il est en état de privation. Le renforçateur sera d'autant plus puissant. Récapitulons ... le renforçateur doit donc être distribué :
Et n'oublie pas qu'un renforçateur est individuel et peut varier dans le temps. Il faut donc être attentif et inventif
Bien sûr, lors des premières interventions, il est difficile de prendre en compte tous ces paramètres... mais le psychologue est là pour guider et façonner un bon comportement de renforcement, en augmentant son exigence au fur et à mesure ! Et oui, les principes et procédures de l'ABA s'appliquent à tout le monde et le psychologue utilise les mêmes outils pour faire progresser les enfants, les intervenants et lui-même ! II - Le renforcement négatifLe renforcement négatif est une procédure par laquelle un comportement tendra à devenir plus fréquent suite au retrait d'un stimulus aversif, désagréable.
Justement, cette procédure n'est pas réellement utilisée pour des apprentissages, mais plutôt pour analyser les pratiques des éducateurs face à un comportement problème.
Prenons l'exemple (très fréquent!) suivant :
Analyse de la consequence : la maman effectue malgré elle un renforcement positif pour le comportement de l'enfant, c'est-à-dire qu'elle fait arriver une conséquence agréable (les bonbons) après le comportement de pleurer. Cette procédure peut être utilisée dans de rares cas pour des apprentissages Ex : pour enseigner à un enfant le "non", on pourra lui présenter quelque chose qu'il n'aime pas (un aliment par exemple) et lui demander "tu en veux ?". L'aliment est retiré de sa vue une fois qu'il a prononcé le "non". C'est un renforcement négatif qui à la longue devient pour l'enfant associé au fait de dire "non". Il s'agit bien d'une procédure de renforcement négatif dans la mesure où le comportement verbal "non" qui permet l'arrêt de la présentation de l'aliment non désiré aura tendance à apparaître plus fréquemment par la suite.
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Le 14 mai 2018 : |
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